Blog

séparateur titre

Interviews

Interview du préparateur physique John Pryor

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (Donner une note à cet article) 35 notes
| 7 898 | 1

 

John Pryor est un préparateur physique chevronné, cet Australien a travaillé dans plusieurs disciplines sportives,  il possède une solide expérience en rugby, à la fois en club (NSW Waratahs, ACT Brumbies et Suntory Japan) et en sélection Nationale (Australie et Japon). Entre 2012 et 2015, iI était responsable de la préparation physique de l’équipe nationale Japonaise, qui s’est fait remarquer par ses performances et son succès historique face à l’Afrique du Sud lors de la coupe du Monde de rugby en Angleterre (2015). Il est spécialisé dans le développement athlétique qu’il intègre à la préparation physique comme on peut assembler les pièces d’un puzzle avec précision et méthode dans une logique de performance.

 

  • Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de PHYSIQUESPERFORMACE.COM ?

Je viens de Ballarat (Victoria), une région d’Australie où on ne pratique pas le rugby. Le sport principal, là-bas, est l’Australian Rules (football Australien). Je n’avais jamais vu un match de rugby avant l’âge de 26 ans. Mais j’ai aimé tout de suite ce sport. J’ai joué au football australien et j’ai fait de l’athlétisme. J’ai aussi pratiqué un peu de natation et d’équitation.

J’ai toujours eu, aussi loin que je m’en souvienne, une obsession pour la course et les sports de combat. J’étais donc intéressé par toutes les formes de combat (la lutte, la boxe, les arts martiaux) et de courses (le sprint principalement mais aussi les courses d’endurance).  Lorsque j’ai vu du rugby, j’ai tout de suite vu un sport qui possédait une belle combinaison de combat et d’habilité motrice en lien avec les capacités de déplacements. L’équilibre parfait pour moi.

J’ai passé un master ayant pour thème la vitesse et la mécanique musculaire. J’ai ensuite commencé un doctorat en biomécanique, mais celui-ci était centré sur les blessures dans l’industrie lourde. A ce moment, j’ai eu une offre d’emploi comme analyste sportif mais il me fallait déménager à Sydney. J’ai obtenu mon premier job dans le rugby en tant que préparateur physique. Je ne connaissais vraiment pas grand’chose de ce sport à l’époque.

Depuis, j’ai travaillé pour les Brumbies, les Wallabies et les Waratahs en Australie. J’ai ensuite été directeur de la performance chez Suntory Sungoliath au Japon, sous la houlette d’Eddie Jones. Après quelques bons résultats, Eddie et moi avons pris en main l’équipe nationale du Japon en 2012.

 

  • Vous avez une très longue expérience comme préparateur physique. Vous avez travaillé dans beaucoup de sports et dans plusieurs pays. En quoi c’est différente expérience vous ont forgé ? Vous ont aidé à construire vos propres méthodes ?

 Lors de ma première expérience professionnelle en tant qu’analyste sportif, j’ai travaillé dans des sports différents à travers une approche centrée sur les composantes de force et de mécanique. Je possédais une formation solide en science, sur l’entraînement de la force et je proposais une batterie complète d’évaluations et de tests avec une analyse précise et poussée à l’aide d’une cartographie des qualités physiques des sportifs. Cependant, mon travail s’organisait en partie autour des tests, recueils de données et analyses des athlètes et autour de l’entraînement de terrain proprement dit.

C’est à cette époque que j’ai invité Vern Gambetta à venir travailler avec nous à l’académie des sports de Sydney. Il m’a très fortement influencé. J’ai réalisé que je n’enseignais pas suffisamment la capacité de mouvement. Il m’apparut évident en le voyant travailler, que j’avais beaucoup à apprendre…On a finalement fait revenir Vern, deux ou trois fois et j’ai vraiment adhéré à sa démarche d’entraînement. Depuis cette époque, j’insiste davantage sur l’enseignement des capacités de mouvements efficients et sur le développement des qualités athlétiques générales – les « fondamentaux du mouvement » comme le dirait Vern. Je lui dois d’avoir mis au premier plan une pédagogie de l’entraînement fonctionnel, et au second, les tests et analyses.

J’avais deux patrons à l’époque. Le premier se nommait John Marsden. C’était un préparateur physique Néo-Zélandais, extrêmement rigoureux, qui dirige aujourd’hui le programme australien des sports d’hiver. Il m’a enseigné comment établir un programme et la rigueur nécessaire à son application.

Mon deuxième patron fut Mark Andrews un scientifique du sport australien. Mark n’est pas très connu et a peu publié. Mais quiconque l’a rencontré vous dira qu’il est incroyablement intelligent. Nous l’appelions  » deux cerveaux », il m’a appris à réfléchir librement hors des modes et des tendances du moment. Il m’a toujours encouragé à prendre mon temps pour réfléchir à un problème, avant même d’engager des recherches. Il était obsédé par la biomécanique du sprint et a stimulé mon enthousiasme pour ce sujet. Nous possédions un excellent laboratoire de science du sport et des athlètes tels que Linford Christie et Michael Johnson venaient s’entraîner dans nos installations, j’adorais assister aux entraînements…en tant que coach d’un groupe de sprinteurs cela m’a beaucoup inspiré.

Plus récemment, j’ai découvert les travaux de Frans Bosch. Ce fut l’étape suivante dans ma formation et le développement de ma démarche d’entraînement. J’ai beaucoup appris de lui, je retiens avant tout son analyse à partir de nos séances sur les composantes de la vitesse. Il a dit quelque chose de déterminant : dans nos situations d’entraînement, le stimulus proposé était insuffisant pour provoquer une adaptation de la part de l’athlète qui engendre des progrès notables. Nous exécutions de simples exercices répétitifs et il pensait qu’ils ne provoqueraient jamais de changement ni adaptation durable. Il avait entièrement raison.

Je l’ai donc recruté dans l’équipe Nationale du Japon, pour développer des méthodes d’amélioration des capacités de mouvements qui soient plus stimulantes et adaptés aux profils/postes. Il est certain que cela a fortement élargi mon répertoire de méthodes.

 

  • On dit que votre approche se rapproche plus du développement athlétique (athletic development) que de la préparation physique  pure (strenght & Conditioning), sur quoi repose réellement votre approche ?

Oui, mon approche est basée sur un système de développement des qualités athlétiques. Pour moi, le renforcement musculaire n’est qu’un moyen pour atteindre un objectif spécifique à une pratique.  Les gens pensent que je sous-estime son importance. En réalité je suis passionné par le renforcement.

Je tente de créer un environnement qui est à la fois spécifique, athlétique et plein d’énergie. J’élabore mon programme en fonction des deux premiers (spécifique et athlétique) et ma façon de le mener par mon comportement et mon punch engendre le troisième (énergie et enthousiasme). J’essaie de jouer le rôle de catalyseur pendant mes séances, de transmettre mon énergie et ma vigueur. J’essaie d’être créatif, de donner du sens à mon travail et de conserver un fil conducteur en lien avec le sport pratiqué afin que les joueurs sentent que le travail est mis au service d’un aspect technique et/ou tactique.

Je me concentre sur le développement athlétique et l’efficacité de mouvement. Philosophiquement ceci est différent d’enseigner la technique et la performance dans des mouvements de renforcement non spécifiques, sans lien avec le sport pratiqué. Cela ne veut pas dire que je n’utilise pas de mouvement de renforcements traditionnels, mais mon but est de produire des joueurs avec la bonne structure physique et qui bougent le plus athlétiquement possible.

Les mouvements de renforcement sont donc au service du développement athlétique.

Cependant, au Japon, les joueurs sont souvent de gabarit modeste. Nous avons donc fait beaucoup de musculation, principalement un travail d’hypertrophie au sens traditionnel du terme, mais jamais au détriment de leurs capacités de mouvement.

 

  • Parlez-nous de votre préparation pour la coupe du monde en Angleterre et nous détailler les différentes étapes entre 2012/2015 et plus précisément les 6 derniers mois ?

En 2012-2013 l’entraînement fut relativement simple. En effet, nous avions fait le constat que nous étions plus légers, plus lents, moins forts et puissants que nos adversaires. Par conséquent, le but du programme fut d’augmenter les qualités de force, la masse musculaire et les capacités à répéter les efforts intenses de déplacement de nos joueurs. Nous avons tenté de minimiser les différences qui nous séparaient des meilleures équipes internationales en terme de gabarit et de force. Par exemple, en 2012 nous rendions 9 à 12 kg par joueur à nos adversaires. Avec un tel déficit, il était impossible de rivaliser. Progressivement, nous avons comblé ce déficit. L’entraînement de la vitesse et la technique de course ne représentaient qu’une partie peu importante du programme. Nous avions besoin d’inculquer aux joueurs le sentiment de posséder un avantage de compétitivité et nous avons travaillé sur la capacité de course –  » l’endurance »- avec beaucoup de séances consacrées à la puissance maximale aérobie. Donc pour résumer lors de la saison 2012-13, nous avons mis l’accent sur force/ hypertrophie et PMA.

En 2014 nous avons débuté notre phase de vitesse. Nos joueurs étaient devenus bien plus forts et plus lourds même si nous restions toujours en deçà des meilleures équipes internationales. Mais nous sommes devenu plus vifs, plus rapides et avons mis l’accent sur la vitesse préalable à la phase de collision.

En 2015, tout fut différent pendant la phase de préparation à la coupe du monde. D’avril 2015 jusqu’au début de la compétition mi-septembre, nous avons passé presque tous les jours ensemble. Nous n’avons eu que très peu de repos.

Nous utilisions un modèle de planification reposant sur la dominante « tactique ». Le programme de chaque semaine s’organisait autour de la préparation des joueurs. Par exemple, certaines semaines étaient intitulées Afrique du Sud, d’autres Ecosse, Samoa etc. Nous nous préparions tactiquement en fonction de chaque adversaire de notre poule en coupe du monde. La quantité de mêlée et de travail sur les zones de ruck variaient en fonction du style et des caractéristiques de l’adversaire de la semaine.

Par conséquent, la préparation physique se devait d’être beaucoup plus souple pour s’adapter à cette stratégie. La priorité de chaque jour était en lien avec l’objectif tactique de la séance rugby. J’ai parfois eu à découper les séances de préparation physique en séquences de 20 minutes pour nous y accommoder. Par exemple, pendant la semaine Afrique du Sud la mêlée était l’objectif prioritaire sur la journée du mercredi, parce que nous savions que nous devions être solides dans cette phase de conquête pour rivaliser avec notre adversaire et avoir une chance de gagner. Mais le mercredi était également consacré au renforcement des membres inférieurs et à l’entraînement avec contact l’après-midi.

J’ai donc placé 20 minutes de mouvements de renforcements spécifiques (squat inertie bas volume ainsi que renforcement du tronc, toujours à bas volume) avant le travail consacré à la mêlée. Les joueurs démarraient donc la séance de mêlée dans un état d’activation maximale. Et nous finissions par 20-30 minutes toujours sur le bas du corps mais moins sollicitant compte tenu que ce travail était réalisé après les mêlées.

Nous avons accordé une énorme importance à la vitesse de mouvement pour chaque position et dans toutes les facettes du jeu (jeu avec ballon, soutien, touche…). Nous l’avions nommé Ninja Body. Tous les joueurs s’y sont collés! Si nous voulions battre des adversaires plus costauds il nous fallait nous mouvoir plus vite avec plus de technique, tels des Ninjas!

Il nous a fallu user de subterfuges. Dans le cadre d’une planification basée sur la tactique, je ne pouvais placer une séance de vitesse de 60 minutes, nerveusement fatigante pour les joueurs, qui n’auraient alors pas pu travailler leur technique rugbystique à pleine vitesse.

Donc, pendant la semaine Afrique du Sud, Eddie décide que le mardi est consacré à la « survitesse » en attaque. Cela veut dire que nous allions attaquer à une vitesse bien supérieure à celle du jeu réel,  ce qui oblige une exécution technique à vitesse supérieure. Par conséquent, rien dans mon programme ne devait compromettre la réalisation de cet objectif.

Je devais donc mettre en place 25 minutes de préparation à la vitesse (ou activation) précédent le travail d’attaque, séquencées en séries de 5 minutes pour la technique offensive et la technique de vitesse. Tout ce qui aurait pu provoquer de la fatigue fut repoussé plus tard dans la journée. Nous tentions de travailler notre technique et nos mouvements plus vite que tous les autres.

Cette philosophie fut le fil conducteur durant tout le programme de préparation. Le cinq de devant travaillait sur les qualités d’accélération et la puissance des membres inférieurs avant une séance de ballon. Les sauteurs en touche travaillaient eux sur leur élasticité et le gainage général avant une séance de touche.

Au début cela me frustrait un peu parce que je ne pouvais pas proposer de longues séances pour développer la vitesse comme je le faisais auparavant. Mais le transfert sur la performance fut plus important et il devint très rapidement clair que c’était la bonne façon de faire.

Enfin, je tiens aussi à préciser que lors des 6 derniers mois, j’ai pris quelques risques au niveau de la planification de la force. Par exemple, aucun des trois-quarts de l’équipe n’a suivi un cycle de force traditionnel sur les membres inférieurs (pas de squat, pas soulevé de terre ni d’épaulés), je pense qu’aucune équipe n’a agi de la sorte. Notre approche était résolument orienté, spécifique au rugby et tenant compte des caractéristiques de nos joueurs et de la culture japonaise (travailleurs, capable d’encaisser d’énormes charges d’entraînements…).

 

  • Vous avez sollicité Dean Benton et Frans bosch comment vous ont il aidé ? pouvez-vous nous parlé de votre collaboration avec eux pour l’équipe du Japon ?

Dean Benton est un ami de longue date. Nous échangions presque tous les jours. Il m’a aidé dans deux domaines.

– La Planification : Je suis avant tout un pédagogue. Je n’ai jamais voulu être un directeur de la Performance parce que je ne suis pas porté sur le détail et que mon style est très intuitif. En conséquence, ma programmation en souffre. Dean m’a forcé à me tenir à mon plan et à une documentation de soutien pour une bonne planification. Ce fut d’un apport inestimable. Dean c’est le roi du détail et je n’aurais pas été capable d’exécuter le programme et de m’y tenir sans son aide. Ceci fut fait avant la préparation pré coupe du monde.

– Le Travail de mobilité / souplesse : Dean testa la mobilité et souplesse de tous les joueurs. Il prêta attention aux qualités spécifiques de souplesse et de mouvements fonctionnels poste par poste et non pas de façon générale. Il identifia les problèmes potentiels pour chaque joueur qui pouvaient les limiter dans leur performance à leur poste. Marc Dalmaso, l’entraîneur français de la mêlée, voulait absolument que nous ayons la tenue de mêlée la plus basse de la coupe du monde, nous avons donc élaboré un programme spécifiquement dans ce sens. Nous avions deux 3èmes lignes qui étaient de super attaquants mais faibles sur les techniques de rucks. Dean identifia des limitations d’amplitude chez ces joueurs, on en prit soin et cela fit une énorme différence. Il réussit à rendre les joueurs enthousiastes quant au travail individualisé de d’amplitude et mobilité spécifique à leur poste.

Frans Bosch resta en notre compagnie une longue période. Comme j’en ai déjà parlé, notre slogan était Ninja Body! Cela signifiait se mouvoir rapidement avec une grande technicité d’une manière spécifique à chaque poste. J’ai décidé l’année précédente que je voulais que Frans m’aide à développer cette approche.

J’ai travaillé avec Frans pendant 6 semaines lors de notre préparation à la coupe du monde. Nous avons créé un répertoire (catalogue) d’exercices dans ce but. Certains existaient déjà dans l’approche Bosch et d’autres furent le fruit de nos échanges. Teun Thomassen, un ancien élève de Frans, nous rejoignit, il était sur un projet de développement professionnel. Tous les 3 et, ce pendant les 6 premières semaines, nous fûmes capables de coacher en petits groupes les qualités de mouvement. Je pense que les joueurs n’avaient jamais expérimenté des entraînements aussi novateurs et intenses. Les résultats furent rapides et probants.

Je classais et organisais les données sur les qualités de mouvements des joueurs avec le plus grand soin, incorporant les méthodes de Frans. Cette démarche nous a permis de progresser au-delà même de mes attentes. Comme beaucoup, je trouvais ses méthodes et ses idées parfois compliquées à comprendre. Mais Frans était déjà venu pendant une semaine avec l’équipe un an auparavant et nous avions connu des progrès quasi-immédiats, notamment dans les capacités d’accélération. J’avais donc confiance en cette méthode, couplée avec notre approche technique.

Le plus intéressant est que nous avons connu un taux de blessures musculaires incroyablement bas malgré une longue et intense préparation pour cette coupe du monde. Nous avions de vieux joueurs (nos deuxièmes lignes titulaires avaient 35 et 37 ans) mais nous avons été capables d’arriver à la coupe du monde sans encombre. Je suis convaincu qu’une meilleure efficacité de mouvement et le travail de souplesse ciblé en étaient la raison. Bosch et Benton furent donc d’une aide incommensurable.

Aussi, je tiens à souligner que j’avais avec moi les deux kinés les plus travailleurs au monde. « Hachie » and « Nosuke » étaient incroyables. Ils soignaient les joueurs de 6 heures du matin à 10 ou 11 heures du soir, tous les jours. De plus, avant et après chaque séance soit de mêlée ou de vitesse, chaque joueur avait droit à un massage drainant de 5-10 minutes sur le site d’entraînement.

 

  • Comment bâtissez-vous des situations d’entraînements spécifiques et athlétiques dans un sport aussi complexe que le rugby ?

Il est vrai que dans le rugby, le porteur de balle a plusieurs options pour faire avancer son équipe, il peut changer de direction, passer le ballon, jouer au pied, courir à haute vitesse pour gagner la collision lors du contact. Il dispose de toutes ces options pour créer de l’incertitude dans la défense afin de la transpercer. Avec Frans bosch, notamment avec les trois-quarts, nous avons donc développé une combinaison de courses à pleine vitesse, de techniques gestuelles et d’habiletés motrices pour offrir toutes les options possibles. Pour répondre à cela, nous insistons sur 2 principes :

  1. maintenir le buste droit : aide les abdominaux à rester toniques, optimise le transfert de force, améliore la résistance au contact et crée les conditions optimales pour passer le ballon.
  2. conserver pieds actif avec une force verticale : un contact au sol bref permet d’appliquer plus de force en un laps de temps très court, le pied ne peut pas toucher le sol par une trajectoire arrière-avant auquel cas il produit des forces de freinages et il est très difficile de changer de direction. Il ne s’agit pas d’effectuer un griffer comme en athlétisme mais une poussée plus verticale car un déplacement vertical optimal conduit à une course plus rapide qu’elle soit linéaire ou multi-directionnelle.

Nous proposons des situations pour renforcer ces 2 principes, pour cela nous utilisons une multitude de situations techniques à l’aide d’outils (techniques de course avec appui sur ou hors de tapis de lutte de 4 cm, manipulations d’aquabag, aquaball ou poids, course en duel avec un partenaire lié à un élastique sur le côté tout en passant le ballon…) avec toujours l’idée de développer des réactions et des mouvements rapides dans un espace très court en étant capable de dissocier haut et bas du corps.

 

  • Un mot sur Eddy Jones le sélectionneur avec qui vous avez travaillé.

Eddie est unique, personne ne possède une telle passion pour le rugby. Il manifeste aussi un grand courage. Il prend des décisions et agit avec force et conviction là où d’autres seraient apeurés. Il galvanise et pousse les joueurs de façon constante sur le plan individuel ou collectif.  Son autorité et ses méthodes sont parfois à la limite du supportable. Il place souvent les joueurs dans des situations inconfortables. Mais gagner n’est pas facile ! Eddie a une vraie compréhension des sacrifices nécessaires pour atteindre l’objectif. J’ai travaillé avec lui pendant 7 ans et 2015 fut sa meilleure année.

Ses qualités d’entraineur de rugby sur le terrain sont impressionnantes. Il peut mener (et arbitrer) une séquence offensive et voir tant de détails sur chaque joueur à la fois que j’en suis impressionné.

Parfois j’étais missionné pour observer 1 ou 2 joueurs et lui faire un rapport. Il faisait un meilleur boulot que moi tout en regardant aussi les 13 autres joueurs. Il peut mener les séances, « gueuler » les consignes, corriger chaque joueur sans jamais interrompre la séance. Il n’interrompt jamais une séquence très longtemps, cependant chaque joueur obtient de lui un retour spécifique et très direct. Ses feedback sont toujours constructifs et pertinents. Ceci lui permet d’entrainer des équipes qui attaquent avec précision, vitesse et sans relâche. Beaucoup de gens parlent du physique de l’équipe Japonaise mais elle doit beaucoup à la façon et à l’intensité avec laquelle Eddie mène les séances.

 

  • Quelles sont vos projets depuis que votre contrat avec l’équipe du Japon a pris fin ?

Actuellement, je travaille avec les Brumbies sur le développement des capacités de mouvement et les composantes de la vitesse. J’ai aussi une petite société sans rapport avec le sport. Ce sont mes deux projets.

J’ajouterais que j’étais complètement épuisé après que la coupe du monde soit finis. Ce fut incroyablement éprouvant pour tous : les joueurs et l’encadrement. Je profite d’un rythme plus calme, je passe du temps avec ma famille, ce dont j’ai le plus grand besoin.

 

 

 

 

 


Une réponse à “Interview du préparateur physique John Pryor”

  1. HABIBI dit :

    Superbe article et interview.
    Pas étonnant qu’il fut épuisé au retour de coupe du monde car on ressent tout au long de l’interview que s’est une personne qui donne et qui se donne sans compter avec un enthousiasme communicatif. Voilà ce qui transparaît dans cet article extrêmement enrichissant.
    Respect et merci encore de nous faire partager des expériences aussi riches.

Laisser un commentaire