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Conseils pratiques

LA PYRAMIDE DE PERFORMANCE (Optimum Performance Pyramid)

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De Gray Cook, dans son livre Athletic Body in Balance 

pyramide2La Pyramide de performance optimale

La première pyramide que je vous présente est la pyramide dite optimale. Elle représente le profil d’un individu dont les trois composantes de la performance sont équilibrées et cohérentes, c’est-à-dire qu’il existe un équilibre quasi parfait entre la coordination gestuelle des mouvements, les qualités purement physiques et les qualités techniques propres à la discipline pratiquée. Autrement dit, les caractéristiques du mouvement (démontrées par le FMS), la performance physique (démontrée par le test de performance) et les capacités fonctionnelles (démontrées par un test spécifiquement lié au sport) sont adéquates. Le premier niveau (le mouvement de base) est suffisamment développé pour supporter les autres niveaux de la performance. Il fait apparaître un mouvement fonctionnel optimal à partir duquel il sera possible d’explorer un large éventail d’autres mouvements. Il signifie un vrai contrôle du corps et une conscience avancée d’un certain nombre de postures. Au niveau intermédiaire, l’individu testé a fait la preuve de ses (très) bonnes capacités physiques qui se situent dans la moyenne, voire au dessus, des performances généralement admises pour sa discipline ou à son poste. Les mouvements cinétiques sont bien coordonnés. Par exemple, lors du calcul de la détente, l’individu fléchit, puis pousse sur ses jambes pour s’élancer vers le haut en détendant légèrement le tronc, le tout dans un timing et une coordination de son effort parfaits : l’efficacité est optimale. Le troisième niveau montre une habileté technique optimale (au moins dans la moyenne) dans la réalisation des tâches spécifiques à l’activité. Un tel profil ne signifie pas que l’individu ne peut plus progresser. Au contraire, même. Le niveau 2, par exemple, est l’expression d’un excellent potentiel pour apprendre à produire des mouvements cinétiques plus puissants, à condition de bien les analyser. Une meilleure efficacité peut aussi être recherchée dans des activités de type endurance. Mais il est crucial de préciser que si une progression peut être obtenue, notamment au niveau des capacités purement physiques, elle ne doit surtout pas perturber l’équilibre de la pyramide. Une attention particulière doit donc être portée en permanence à la base de la pyramide, à savoir les caractéristiques du mouvement de base. On remarque d’ailleurs une large zone tampon entre le premier et le deuxième niveau et entre le deuxième et le troisième (la partie du niveau inférieur plus large que le niveau supérieur) : cette zone est primordiale. Elle sousentend que l’individu possède des qualités de stabilité et de mobilité supérieures à ce que requièrent les tâches spécifiques de son activité. Sans cette zone tampon, il y a risque de blessure ou de puissance et d’efficacité réduites. En conclusion, cette pyramide optimale montre comment de bons mouvements fonctionnels permettent de gérer les capacités physiques et, dans un second temps, comment les capacités physiques de bon niveau donnent l’aisance nécessaire à une bonne maîtrise technique.

 

La pyramide de surpuissance

La deuxième pyramide est la représentation graphique du profil d’un individu surpuissant. Dire qu’il est surpuissant ne signifie pas qu’il a « trop » de force, mais seulement que sa capacité à générer de la puissance est supérieure à sa capacité à produire avec aisance des mouvements fonctionnels. Grâce à la représentation sous forme de pyramide, le déséquilibre est flagrant. Un individu présentant un tel profil est limité de manière évidente en souplesse et stabilité (raideur). Cette limite engendre des mouvements fonctionnels non optimaux, donc des résultats au test de mobilité/ stabilité très bas. Ceux obtenus au test de puissance (deuxième rectangle, violet) sont très élevés, ceux du test technique sont également élevés (troisième rectangle, bleu). Résultat, la pyramide ne ressemble plus vraiment à une pyramide… Comment rééquilibrer les composantes pour que disparaisse la déperdition d’énergie et d’efficacité due aux limites gestuelles de base ? En améliorant justement cette gestuelle de base par un travail sur les schémas fonctionnels – tout en maintenant la même puissance. Beaucoup d’athlètes de haut niveau présentent un profil surpuissant. L’exemple type est un individu qui déploie énormément de force et de puissance dans des exercices de musculation traditionnels tels que le développé couché et le squat, mais qui reste incapable de produire des mouvements fonctionnels sans compensation. Cet athlète peut très bien ne jamais avoir connu de blessure et faire de la compétition à haut niveau, mais la meilleure manière d’aborder l’entraînement reste de s’orienter sur les schémas moteurs des mouvements fonctionnels de base. Se concentrer à l’entraînement sur son schéma corporel, c’est-à-dire sur les mouvements fonctionnels qui posent problème, permet de débloquer certaines limitations. La base de la pyramide s’agrandit alors, la zone tampon s’élargit elle aussi. Pour autant, l’amélioration de la performance peut ne pas se faire sentir immédiatement. D’ailleurs, l’habileté technique ainsi que la puissance physique, matérialisées par les deux rectangles supérieurs, peuvent rester identiques, voire même légèrement régresser (de manière passagère), alors que la mobilité et la stabilité augmentent. Mais comme, de toute façon, il est hautement improbable qu’un athlète présentant un tel profil initial puisse améliorer sa puissance et sa technique sans d’abord améliorer sa gestuelle de base, ce travail est incontournable. Que vous travailliez sur les mouvements fonctionnels de base dans un but de prévention de la blessure ou d’amélioration de la performance grâce à une meilleure efficacité, votre athlète ou votre client progressera forcément.

 

La pyramide de « déficit de puissance »

La troisième pyramide représente le profil d’un individu en manque flagrant de puissance physique, qui possède pourtant une grande liberté de mouvement, donc une excellente base large, et de bonnes aptitudes techniques pour réaliser les tâches spécifiques à sa discipline. Ses faibles capacités physiques, qui entament sa propension à produire de la puissance sur des mouvements simples, ont grandement besoin d’être améliorées. Comment ? En mettant en place un programme d’entraînement basé sur la puissance, notamment par un travail de musculation et de pliométrie – sans pour autant affecter sa gestuelle de base. Il est important de maintenir les bons schémas moteurs des mouvements fonctionnels de base pendant le travail de vitesse, d’endurance, de force et de puissance. Cela permettra de produire des performances physiques désormais améliorées mais toujours maîtrisées pour une meilleure efficacité, notamment dans les tâches spécifiques. Prenons l’exemple d’un pompier. D’un côté, il possède une très bonne mobilité / stabilité et, de l’autre, il a acquis une technique certaine au travers de ses formations et entraînements. En intervention, il doit fournir une dose très forte d’énergie en un laps de temps très court. Il faut donc augmenter ses réserves d’endurance, de force et de puissance pour améliorer ses qualités physiques générales. Suivre un tel programme permet d’agrandir le deuxième rectangle de la pyramide (celui du milieu), de créer puis d’élargir une zone tampon entre le deuxième et le troisième rectangle, ce qui permet de retrouver une situation plus proche de celle de la pyramide optimale par une amélioration de la performance et de l’endurance lors des tâches spécifiques, donc par une amélioration de l’efficacité, qui se traduit par une moindre dépense d’énergie. Ce genre de profil explique probablement un deuxième niveau de risque de blessure. Si un niveau faible sur les

mouvements fonctionnels de base induit un risque de blessure accru, un bon niveau fonctionnel de base ne signifie pas nécessairement que le risque diminue. Cela semble donc indiquer qu’une fois la qualité optimale du mouvement atteinte, la capacité physique ainsi que les compétences techniques jouent également un rôle dans la diminution du risque. Cela semble également indiquer que lorsque la qualité gestuelle est faible, les capacités physiques et techniques ont peu d’influence. Cela nous conforte donc dans l’idée que la performance doit être construite de manière cohérente du bas vers le haut.

 

La pyramide de type « compétences techniques restreintes »

La dernière pyramide représente le profil d’un individu limité techniquement. Les deux premières composantes de la performance sont en adéquation et équilibrées (les deux premiers rectangles en partant du bas) : gestuelle de base fonctionnelle et efficacité et puissance physique. Cependant, l’analyse montre une incapacité générale à produire une performance globale et maîtrisée d’un point de vue technique. Il manque clairement des compétences pour accomplir les tâches spécifiques liées à la discipline. Dans ce cas, un programme d’entraînement technique basé sur les fondamentaux de la discipline est le plus approprié. Il permet notamment de développer une plus grande conscience des mouvements optimaux à produire pour réaliser les tâches spécifiques du sport en question avec plus d’efficacité, ce que doit permettre la base large de la pyramide.

 

Utilité et utilisation des pyramides de performance

Le test proposé dans ce livre fournit une méthode de construction de cette pyramide de performance. Cette représentation graphique vous aidera à cibler les points faibles de votre athlète sur lesquels il est préférable d’orienter l’entraînement. Cette orientation sera parfois momentanée ou, le plus souvent, durable. En effet, pour certaines personnes, la pyramide de performance va continuellement changer quand, pour d’autres, elle restera toujours la même. Certains sportifs possèdent une capacité innée à générer de la puissance mais doivent sans cesse travailler sur leur gestuelle de base afin de maintenir une liberté de mouvement optimale. D’autres présentent des profils exactement inverses. Enfin, d’autres encore doivent constamment travailler les fondamentaux et la technique alors que des athlètes plus doués naturellement doivent se concentrer sur le renforcement permanent de leurs aptitudes physiques. Chaque athlète possède ses caractéristiques propres, permanentes ou mouvantes. La pyramide de performance permet de les identifier pour adapter individuellement l’entraînement dans le but d’une amélioration de la performance bien sûr et dans celui, aussi, de la prévention des blessures. Les quelques profils détaillés ci-dessus montrent en tout cas bien pourquoi tel programme efficace pour tel athlète ne le sera pas nécessairement pour tel autre. Beaucoup de kinésithérapeutes, préparateurs physiques, coaches et athlètes utilisent cette approche de façon intuitive pour identifier les faiblesses. Pour ceux qui ne possèdent pas cette intuition (ou souhaitent l’accompagner d’un procédé à la fois théorique et pratique), la pyramide est un procédé simple et efficace pour évaluer et illustrer l’équilibre ou les déséquilibres du corps. Et le principe de la représentation graphique des profils facilite la communication avec les athlètes ou les patients.

Gray Cook

 

Précision sur la pyramide de performance optimale

Pour résumer, la pyramide de performance optimale est un diagramme simple pour bien comprendre le mouvement et les programmes neuromoteurs. Elle est constituée de trois rectangles de tailles différentes représentant chacun une fonction spécifique. Elle se construit du bas vers le haut et doit avoir un aspect conique avec une base large et un sommet étroit. Le premier rectangle est la plateforme de base, il désigne les fondations. Elle représente les habilités à se mouvoir à partir de mouvements fondamentaux.

Le deuxième rectangle représente la performance athlétique, c’est-à-dire les qualités physiques requises pour le sport pratiqué. Elles sont déterminées par des tests de laboratoire ou de terrain en rapport avec les exigences et contraintes de la discipline. Ces tests permettent de suivre la progression du sportif au cours de sa carrière et de comparer différents sportifs pratiquant différents sports.

Le dernier rectangle de la pyramide désigne les compétences techniques du sportif. Elles sont appréciées par les entraîneurs au cours des entraînements ou en compétition. Pour vous faire une idée plus précise de ce concept de pyramide optimale, je vous propose de lire  le livre préparation physique : prophylaxie et performance des qualités athlétiques sur l’entraînement fonctionnel dans lequel j’expose le cas du rugbyman qui présentait un profil surpuissant mais déficient sur le plan de la stabilité et des schémas moteurs et qui, après correction et à la faveur de programmes fonctionnels, a pu optimiser ses performances.


Une réponse à “LA PYRAMIDE DE PERFORMANCE (Optimum Performance Pyramid)”

  1. Comment et avec Quoi continuer à développer ses curiosités,invitez vous a faire lecture et relecture du livre d’expérience hyper instructif de Benjamin…une ouverture objective,internationale…sur l’avenir des métiers de l’animation et la préparation physique!!!!

    Alex

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